Josette Baïz

 Gare Centrale

 Compagnie Grenade


Chorégraphie Josette Baïz

Musique Jean-Sébastien Bach

Musique additionnelle et

montage Jean-Jacques Palix

Costumes Philippe Combeau

Scénographie et Lumières Dominique Drillot

Création à Bourg en Bresse

Théâtre Municipal

4 novembre 2010

 

 

À l’époque des flux, de la circulation des informations en tous sens, où la microseconde paraît déjà bien longue tant l’immédiateté est de règle, il est des modèles de communication qui s’imposent à nous comme d'impérieuses nécessités.

Reprenant les schémas compliqués de nos voies de circulation traditionnelles, comme celle des voies de transport, il est des modèles qui se reproduisent à l’infini.

 

Aux chemins de fer répondent les fibres optiques.

 

Les parallèles sont nombreux et somme toute assez symptomatiques de notre espèce humaine.

Nous circulons, in vivo ; nous communiquons, via ces canaux ; tout ceci n’est que mouvement, déplacement, transport…

Parfois, ce grand mouvement se ralentit par d’improbables aiguillages, les éléments se croisent, parfois s’arrêtent ou changent de direction. Les canaux, après s’êtres réunis, se dispersent de nouveaux pour acheminer leurs informations.

Les humains n’échappent pas à ces schémas. Ils les ont créés. S’ils ont choisi le train, à la prochaine station, tout le monde descend, correspondance immédiate, en face, voie B, pour les plus chanceux. Pour quelques autres, dix minutes d’arrêt. Pour ceux qui restent, et ils sont nombreux, prière de rejoindre la gare en vue d’une correspondance.

Suivre les informations délivrés par quelques autres canaux, encore eux !

 

Le voyage s’interrompt et la vie reprend de plus belle.

L’inconnu du compartiment d’à côté présente quelques similitudes avec une vieille connaissance.

On s’épit. On s’ignore.

On s’assoit. On se lève.

On déambule.

On rit. On pleure.

On s’assoit.

On tue le temps faute de ne pouvoir faire autre chose.

On circule, il n'y a rien à voir.

On vit à un rythme inaccoutumé.

On essaie d’entendre l’annonce, mais non, il semble bien qu’elle ne soit pas pour nous.

Encore du temps à attendre.

 

Les gares sont les écrins de ces passages. Elles cristallisent ce que nous sommes profondément. Observer ce qui s’y déroule est une expérience toujours riche.