Josette Baïz

Cécile Martini
Cécile Martini

 Alice

 Groupe Grenade

 

Chorégraphie  Josette Baïz
Musiques Jean-Jacques Palix,

Robin Rimbaud - Scanner, Mathieu Maurice…
Costumes Claudine Ginestet
Scénographie et Lumières Dominique Drillot
Images 3D et vidéos Dominique Drillot

et Matthieu Stefani

 

Création à Marseille, Théâtre du Merlan
3 novembre 2016

 

© dominique drillot

Elle resta ainsi, les yeux fermés, croyant presque être au Pays des Merveilles, tout en sachant fort bien qu’il lui suffirait de les rouvrir pour retrouver la terne réalité.

Lewis Carroll (vers la fin de la nouvelle)

 

 

Quelle est donc cette fable que nous raconte Lewis Caroll. Un rêve ? Une analyse psychanalytique de l’enfance enrubanné de merveilleux ? Une nouvelle histoire à la Peter Pan qui ne veut pas grandir et surtout qui ne veut pas devenir adulte ?

De tout ceci, on ne sait.

Une chose est certaine, l’adaptation scénique de cette histoire doit garder une certaine fraîcheur d’enfance et un sérieux pouvoir d’évocation phantasmatique. La scène doit pouvoir nous dire que tout ce que nous voyons n’est que conte et que la réalité ne sera que la théâtralité de cette histoire.

Les personnages ne viendront de nul part et surtout pas des coulisses du théâtre, ils sortiront des rideaux comme des excroissances d’images en trois dimensions.

Seront-ils réels ?

Pas sûr, ils ne feront que traverser l’espace de jeux à la vitesse de la musique. Seule, Alice, sera présente de part en part, elle sera notre repère orthonormé qui fera changer l’échelle de la scène et des images qui en seront leurs créatures de son imagination.

La scène sera un film, ou peut être une machinerie changeante au gré des scènes, ou peut être une caverne dans laquelle cet enfant viendra se perdre. Elle transfigurera de toute façon nos repères habituels et la limite de cet espace indéfini sera une énigme.

En fait, la scénographie de cette histoire est un obscur chalenge, une perte de repères que les images projetées sublimeront et qui donneront mal à partie à cet enfant perdu dans ses rêves. Ce sera un jeu d’échelles qui nous fera passer du tout petit au très grand, à vue pour mieux nous tromper et nous y faire croire. Ce sera un espace à transformer, à faire peur, à disparaître, une sorte de boîte de Pandore qui fera corps avec ces animaux fous, qui servira d’écrin à ces cartes à jouer insolites, et qui saura surtout se la jouer transformiste car il nous fera le grand jeu en passant d’un salon cosy à un jardin merveilleux et animé.

Ce spectacle est une folie, un retour à l’enfance, une imposture que nous allons nous efforcer de faire exister comme on pourra.

Un acte merveilleux que nous léguerons à des générations futures.

Le dispositif repose sur des rideaux à fils disposé sur une porteuse au lointain. Le deuxième médium principal de ce dispositif est l’image vidéo projetée qui transformera l’espace à tout moment et permettra de créer un monde parallèle à celui d’Alice, une sorte de fantasmagorie animée, comme on en faisait à la date de l’écriture du texte de Carroll.

 

Dominique Drillot (note d'intentions)